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Bref historique des grandes découvertes en Astronomie


Astronomie

disque de nedra 2000 ans avant JC
De tout temps, l'homme s'est émerveillé en contemplant le ciel nocturne et a essayé d'en comprendre les mystères.
On retrouve ainsi des écrits datant de près de 4000 ans témoignant déjà de véritables études du ciel.
Les observations ont permis une mesure du temps de plus en plus précise.
La position des astres se répétant régulièrement a donné naissance à l'Année.
Les douze pleines lunes dans une année ont donné naissance à nos 12 mois et les quartiers de lune à la semaine de 7 jours.

On peut voir ici le disque de Nedra, trouvé en Allemagne, qui fut réalisé environ 2000 ans av JC.
Il devait permettre de savoir quand recaler l'année lunaire (354 jours) avec l'année solaire(365 jours) : il fallait le faire quand la lune de 4 jours était en conjonction avec l'amas stellaire des Pléiades, comme représenté sur le disque.
Il pouvait également servir à repérer les solstices d'été et d'hiver, en position horizontale, grâce aux arcs de 82° sur les côtés ! (le plaquage de celui de gauche a disparu)

Des astres "erratiques", nos planètes, ont été identifiés, avec leur mouvement apparent périodiquement rétrograde, sur fond de ciel immuable.
Ont été ainsi découvertes, à l'oeil nu, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.
Complétés par le Soleil et la Lune, ces objets célestes étaient considérés comme des dieux par les Mésopotamiens.
Ce sont eux qui ont nommé nos 7 jours de la semaine avec les noms de ces 7 dieux.
Ces noms ont ensuite été repris et traduits dans leur langue par les Grecs, les Romains, les Anglais via les Vikings, l'Asie...

Modèle géocentrique contre modèle héliocentrique

schema des epicycles avec la terre au centre du monde Pendant très longtemps, nous avons cru être au centre du monde, car de manière évidente, tout tournait autour de nous, à commencer par le soleil.

Au 3e siècle av JC, les savants Grecs ont même réussi à élaborer un modèle reproduisant les mouvements apparents des astres avec la Terre au centre, les épicycles.
Dans ce modèle, les planètes tournaient non seulement sur une orbite circulaire centrée sur la Terre, mais aussi sur un cercle plus petit centré sur leur orbite.
Le Soleil, lui, tournait sur une simple orbite circulaire autour de la Terre.

Ce modèle expliquait les mouvements rétrogrades observés pour les planètes, et sa précision fut ensuite améliorée en introduisant un décentrage des orbites, les équants.
En l'an 150 , Ptolémée compilait ces savoirs dans son Almageste, avec un catalogue de 1022 étoiles et 48 constellations, il diffusait des "tables faciles" pour connaitre la position des astres par avance.

Le modèle héliocentrique, avec la Terre tournant autour du soleil, avait pourtant été envisagé très tôt et avait ses partisans, mais il était alors techniquement impossible d'en démontrer la véracité.
L'évidence du soleil tournant autour de la Terre, positionnant l'homme au centre du monde, s'imposait naturellement.
Le modèle géocentrique a ainsi perduré jusqu'au 15e siècle, car, grâce à la construction pourtant alambiquée des épicycles, on arrivait à prédire les déplacements des planètes de manière assez juste, ce qui semblait conforter la position centrale de la Terre .

Mais l'accumulation des données d'observation et l'amélioration de leur précision ont conduit Copernic à revisiter le modèle héliocentrique en 1510.
Il postulait que le soleil était au centre de notre syste, que la Terre ainsi que les autres planètes tournaient autour de lui, suivant de simples orbites circulaires.
Il ne pouvait pas formellement prouver que cette théorie était juste, mais elle simplifiait tellement la description mathématique du mouvement des astres, qu'elle lui paraissait aller de soi.
Kepler va ensuite améliorer ce modèle en intégrant les orbites elliptiques, avec cette fois des résultats sur la prévision des positions à venir plus précis que ceux des modèles à épicycles.
Galilée invente sa lunette et conforte ce modèle par des observations de lunes gravitant autour de Jupiter.
Newton apportera finalement une démonstration théorique de ces mouvements orbitaux avec sa loi sur la gravitation.
Après de fortes résistances, religieuses en particulier, le modèle héliocentrique finit par s'imposer.
Ce fut une vraie révolution.

Le système solaire

le systeme solaire avec les orbites de ses 8 planetes Le système solaire est composé de 8 planètes gravitant autour du soleil.
Dans l'ordre : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.

Pluton n'est plus considéré comme une planète, du fait de sa faible taille, de son écliptique décalée, de son orbite très elliptique
Encore d'autres objets "sombres" sont en gravitation autour du soleil, au-delà de Pluton : Ceres, Makemake, Haumea, Eris.

Vous avez ici la position de ces planètes autour du soleil en date du 1er Janvier 2025.
Vous pouvez voir la position qu'elles occupent aujourd'hui et leur évolution jour par jour en cliquant sur "Systéme Solaire" dans le menu.

Animation en live du Système Solaire



En complément, le Système Solaire de la NASA (plus complexe)


Le soleil

le soleil vu de pres avec ses eruptions de jet de matière Notre soleil est à peu près à mi-vie avec 4.6 milliards d'années (il devrait atteindre 10 milliards d'années).
Mais sa luminosité va augmenter de 10% à chaque milliard d'années à venir, compromettant ainsi la vie sur Terre.
Lorsqu'il aura utilisé tout son combustible, il passera par une phase d'expansion et deviendra une géante rouge.
Son rayon passera de 0.7 à 170 millions de km, englobant Mercure, Vénus et la Terre dans son périmètre.
Il gonflera et expulsera une partie de sa matière, ressemblant alors à une nébuleuse.
Puis il s'effondrera pour former une naine blanche, de la taille de la Terre soit 1% de sa taille actuelle.

Le soleil est principalement composé d'hydrogène (74%) qui fusionne et se transforme en hélium (25%) du fait de l'énorme pression qu'il subit.
Chaque seconde, 620 millions de tonnes d'hydrogène fusionnent et génèrent 615.7 millions de tonnes d'hélium.
La différence de masse est libérée sous forme d'énergie, c'est celle-ci qui nous parvient à travers le rayonnement solaire.

Il règne 15 millions de degrés en son centre, 5500 degrés en surface et 5 millions estimés dans sa couronne.
Malgré son éloignement, 150 millions de km, il est impossible de le regarder longuement à l'oeil nu au risque de se brûler la rétine.
Sa lumière met 8 minutes pour parvenir jusqu'à nous : il est à 8 minutes lumière.

Le soleil tourne autour de lui-même en 25 jours, et autour du centre de la galaxie en 220 000 ans.
Le diamètre du soleil est de 1.4 million de km.
Sa masse représente 99.85% de l'ensemble du système solaire.

La Terre

vue de la terre depuis l'espace avec ses contients et son atmosphere On a longtemps cru que la Terre était plate.
Mais à partir de 500 av JC, les philosophes Grecs (Pythagore, Parménide...) imaginaient la Terre sphérique par principe.
Platon (429-348) adhérait à cette idée, Aristote (384-322 av JC) lui, le démontra par des observations.
Ainsi, il faisait le constat que lors d'une éclipse lunaire, l'ombre projetée par la Terre sur la Lune était courbe, la Terre devait donc être ronde.
Il fit la première estimation de sa taille, assez imprécise, car il arriva au double de sa valeur réelle.

En 230 av JC, Ératosthène, qui aimait mesurer l'impossible, calcula que la circonférence de la terre faisait 39 000 km
Ce résultat est remarquable, car très proche des valeurs précises connues aujourd'hui, soit 40 008 km sur un méridien (40 075 à l'équateur).

Il s'est basé sur la distance estimée entre Alexandrie et Syène (Assouan), qu'il supposait sur le même méridien, soit 5000 stades, et la différence d'angle entre les ombres projetées le même jour (21 juin à midi) entre ces deux villes : pas d'ombre à Syène car sur le tropique du cancer et ombre de 1/50 de 360° à Alexandrie.
La circonférence totale était donc de 5000 x 50 = 250 000 stades soit 39 000 km (il eut un peu de chance...)

Posidonios appliqua la même méthode 100 ans plus tard en s'appuyant sur la distance entre Alexandrie et Rhodes et la différence d'angle sous lequel était vue l'étoile Canopus, alpha de la constellation de la Carène.
Mais son résultat fut nettement moins bon, il trouva seulement 180 000 stades soit 28 000 km.

Ce résultat fut cependant adopté par Claude Ptolémée et admis jusqu'à la Renaissance.
En 1492, Christophe Colomb, qui savait donc la Terre sphérique, imagina d'ouvrir une nouvelle route vers les Indes en naviguant vers l'ouest.
Il utilisait une estimation de la circonférence de la Terre de 30 000 km.
Il fut loin d'arriver aux Indes, puisqu'il rencontra au milieu une partie du continent Américain.

La Lune

Face visible                   
la lune vue de la terre avec sa face visible et sa face cachee La Lune a gardé le mystère sur sa face cachée pendant des milliards d'années !
En effet, elle tourne autour de la terre en 27.3 jours* et effectue dans le même temps une rotation sur elle-même, elle nous présente donc toujours la même face.

En 1959, un satellite soviétique a pu prendre des photos de sa face cachée pour la première fois, puis d'autres ont suivi avec des prises de vue de définition toujours meilleure, nous en avons maintenant une cartographie complète et très précise.

L'apothéose de la phase exploration eu lieu le 21 juillet 1969, avec la mission américaine Apollo 11 et le premier pas de l'homme sur la lune.

La lune est à une distance de 380 400 km de la Terre, soit 1.3 seconde de temps lumière.
Elle s'éloigne de la Terre de 3.8 cm par an.
Elle a un diamètre de 3 476 km, ce qui fait un peu plus du quart de la Terre.
Sa gravité de surface est 6 fois moindre que sur Terre, un homme de 90 kg sur Terre ne pèse que 15 kg sur la Lune.
Sa température moyenne de surface varie fortement suivant l'exposition au soleil, de -173° à + 127°.
Elle n'a pratiquement pas d'atmosphère, ce qui explique sa surface constellée d'impacts de météorites que rien ne ralentit dans leurs chutes.


*Comme la Terre se déplace autour du soleil en même temps, on retrouve la lune dans la même position relative au bout de 29.5 jours, c'est le mois lunaire.

Les Marées

animation de la mecanique des marees generees par l'attraction de la lune

Newton découvre l'origine des marées.

500 ans av JC, les Grecs avaient déjà remarqué que les marées semblaient liées aux cycles de la Lune, mais il a fallu attendre plus de 2000 ans pour avoir une explication rationnelle des mécanismes en jeu.

Dans son œuvre "Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica" publiée en 1687, Newton établit sa loi universelle de la gravitation et l'utilise pour expliquer la composante statique des marées.

Comme la Terre est une sphère, l'attraction qu'exerce la lune est légèrement plus forte pour les points les plus proches d'elles, et légèrement plus faible pour les points qui sont à l'opposé.

Ces différentiels de gravité par rapport au centre de la Terre vont créer un déplacement de l'eau des océans vers l'axe Terre-Lune, créant une accumulation du côté de la Terre faisant face à la lune (différentiel positif), mais aussi une deuxième accumulation du côté opposé (différentiel négatif).

La Terre tournant sur elle-même en 24h, et ces zones d'accumulation restant dans l'axe Terre-Lune, chaque point sur Terre passe alternativement par deux marées hautes et deux marées basses chaque jour.
Ou plus précisément toutes les 24h et 50 minutes, car la Terre doit faire un peu plus d'un tour pour revoir la Lune sous le même angle. C'est ce qui fait que les marées ne sont jamais à la même heure de la journée.

Newton montre de plus que le soleil joue exactement le même rôle, mais avec une force moitié moindre, car très éloigné, et avec une période de 24 heures.
Et que les effets de la Lune et du Soleil vont s'ajouter ou se contrarier suivant leur position relative.
Quand la lune est alignée avec le soleil, ces forces s'ajoutent et donnent lieu aux grandes marées ou de vives eaux, lors des nouvelles lunes et des pleines lunes.
Quand elle est en quadrature avec le soleil, leurs forces se contrarient et donnent lieu aux faibles marées ou de mortes eaux, lors des quartiers de lune.

Laplace complète avec la dynamique des marées.

Cette avancée était remarquable, car personne avant Newton n'avait pu trouver d'explication sérieuse aux marées.
Cependant, son calcul de la marée générée par la Lune et le Soleil ne prévoit que 50 cm de hauteur, alors que l'on constate des marées faisant jusqu'à 20 mètres.
Et l'âge de la marée, qui est le décalage constaté pour un lieu donné entre le passage de la Lune et la marée de vives eaux suivante, n'est aucunement expliqué.

C'est Laplace qui va compléter la compréhension du phénomène en le considérant de manière dynamique.
Les variations d'attraction générées par les "passages" répétitifs de la Lune engendrent des oscillations forcées de l'océan, avec la création d'ondes.

C'est un peu comme un contenant d'eau que l'on penche successivement de gauche puis de droite.
A petite vitesse, l'eau suit les oscillations en se déplaçant lentement de manière uniforme.
Quand on augmente la fréquence, l'eau prend du retard sur ces oscillations forcées, des vagues se forment aux extrémités.
C'est ce qui se passe pour les océans.

Ce régime oscillatoire fait que les ondes ainsi créées peuvent être beaucoup plus importantes que la valeur moyenne calculée en statique, expliquant les marées de plusieurs mètres.
Ces ondes vont être variables suivant les configurations géographiques telles que la taille des océans, leur profondeur vers les côtes, la largeur d'un détroit, etc.
Elles peuvent aussi être en décalage par rapport au passage de la Lune, ce qui explique l'âge de la marée (36h en France).

Ces ondes sont donc le résultat de multiples composantes et suivant les configurations, on pourra avoir par exemple :
  • des marées semi-diurnes : deux marées par jour (ex. océan Atlantique).
  • des marées diurnes : une marée par jour (ex. océan Pacifique)
  • des marées mixtes : une ou deux par jour en fonction de la déclinaison de la lune (ex. Antilles)
On peut donc dire que l'on n'aura jamais deux marées strictement identiques.
Pour ce qui concerne l'influence des astres, Soleil, Terre, Lune, on va retrouver des conditions très proches au bout de 18 ans (saros = 223 lunaisons).
Au rythme annuel, les marées aux équinoxes sont les plus fortes.
Au rythme mensuel, les marées les plus fortes ont lieu tous les 15 jours, lors de la nouvelle lune et la pleine lune (syzygies). On voit que les prévisions des marées peuvent se faire à travers une approche par harmonique.
Les causes sont classées suivant leur période d'apparition, et il faut faire la somme de leurs effets individuels pour estimer la hauteur des marées.


Cette animation de NASA's Scientific Visualization Studio permet de visualiser la dynamique des ondes de marée sur un cycle de 24h et 50 minutes.
Les zones de marée à forte hauteur sont en blanc, celle à faible hauteur en sombre (les mouvements verticaux sont très amplifiés)

Le phénomène de marée dans l'univers.

Ce phénomène de marée est universel, car il est lié aux forces de gravité qui s'exercent entre deux corps.
La Terre elle-même se déforme au passage de la Lune, les continents "montent" de quelques dizaines de centimètres (et ce sans délai contrairement aux océans).
La synchronisation de la rotation de la lune autour de la Terre est également due aux marées, avec un ralentissement de la Terre et un éloignement de la Lune.

Dans l'espace, les galaxies qui se rapprochent les unes des autres subissent aussi ces marées qui vont les déformer, créer des trainées de gaz et d'étoiles, comme on peut le voir avec la Galaxie des Antennes par exemple.

Taille relative des planètes et distance par rapport au soleil

les planetes du systeme solaire avec leur taille et leur distance relatives par rapport au soleil

Diamètres : Le diamètre du soleil est 109 plus grand que celui de la Terre, Jupiter 11 fois plus grand.
Distances au Soleil : Jupiter est 5 fois plus loin que la Terre, Neptune 30 fois plus loin.

Constellations

Depuis la terre, par une nuit sans lune, on peut admirer une multitude d'objets célestes.

Les mésopotamiens rédigent les premiers traités de cosmologie en distinguant les objets mobiles (planètes), des objets fixes ( étoiles).

Ils les recensent individuellement vers 2500 av JC, puis projettent des représentations des divinités ou des rois, construites sur des constellations d'étoiles.

Les Grecs vont reprendre et poursuivre ces travaux en définissant 48 constellations dont les 12 du zodiaque dès 200 av JC.

Après une longue histoire avec des apports de toutes les civilisations, en 1920, l'union astronomique internationale définit rigoureusement 88 constellations, réparties pour moitié dans chaque hémisphère.

            Hémisphère Nord
carte des 88 constellations officielles hemisphere sud et nord

Constellations et Signes du Zodiaque

Il a été remarqué très tôt que la trajectoire du soleil et des planètes dans le ciel se faisait sur un plan : l'écliptique.
Les constellations que coupe ce plan ont été considérées particulières et nommées zodiacales. Elles sont au nombre de 13.
Il a été retenu 12 constellations parmi ces 13 pour les faire correspondre plus ou moins bien aux 12 mois de l'année.
Chaque mois couvre une distance égale 1/12e du cercle soit 30 degrés (alors que les constellations sont de dimensions très variables).
Les signes zodiacaux ont ainsi pris leur essor il y a près de 2000 ans, donnant naissance à l'astrologie.
La treizième constellation zodiacale, le Serpentaire, n'a pas eu droit à la renommée des 12 autres.

les constellations du zodiaque avec explications de leur origine

Décalage des dates des zones du zodiaque

Depuis la création des signes zodiacaux, le moment où le soleil entre dans un signe a bien changé.
Ceci du fait de la précession des équinoxes :
La Terre tourne sur elle-même avec un axe incliné de 23.5°
Or, comme pour une toupie, le sommet de cet axe incliné va lui-même faire des rotations.
Pour la Terre, une rotation complète se fait en 25 800 ans.
Et cela change le temps que la terre met pour retrouver la même position par rapport au soleil, et donc la vue du zodiaque depuis la terre à une date donnée.
Ainsi, le soleil "entre" dans les mois zodiacaux avec presque un mois de retard par rapport à il y a 2000 ans.
Il faudrait donc décaler les dates des signes zodiacaux d'un mois !

L'astrologie n'étant pas de l'astronomie, elle en reste, par convention, aux dates telles définies lors de la création des mois zodiacaux.

Voie lactée vue depuis la Terre

voie lactee telle que vue en vrai par une nuit sombre avec la constellation de l'aigle Cette bande lumineuse zébrant le ciel était un mystère jusqu'à l'invention de la lunette de Galilée.
Celle-ci lui permet de découvrir en 1610 qu'elle est constituée d'une multitude d'étoiles.
Il faudra encore beaucoup d'observations et de découvertes pour comprendre sa nature véritable.

Quand on regarde la Voie Lactée, en fait, on voit notre Galaxie.
Les étoiles qui la composent sont distribuées sous la forme générale d'un immense disque.
Disque que l'on voit de profil, depuis la Terre qui est au milieu de l'épaisseur de ce disque, et à mi-chemin entre son bord et son centre.

Pour pleinement l'apprécier, il faut choisir des nuits sans lune, sans nuages, hors de la pollution lumineuse des éclairages publics.
On peut la repérer avec les constellations de l'Aigle, du Cygne, de Cassiopée, car celles-ci sont alignées sur la Voie Lactée.
Son centre se situe dans la direction de la constellation du Sagittaire.
Sur cette photo, les 9 étoiles de l'Aigle sont en jaune, la plus brillante étant Altaïr, à vous de les retrouver...

Voie lactée vue en 360° depuis le satellite GAIA

voie lactee en vue 360 degres depuis le satellite gaia Les deux nébuleuses que l'on voit en bas à droite sont deux galaxies naines, satellites de notre Voie Lactée : le Petit et le Grand Nuage de Magellan.

Notre Galaxie

Au début, c'étaient surtout les intuitions qui prévalaient, mais de nombreux progrès ont été faits dans l'observation.
Nous avons des télescopes sur terre, dans l'espace, des satellites, des techniques de mesure des distances, des observations dans le domaine non visible des ondes radio et autres, du traitement de l'information avec de puissants calculateurs.
Tout ceci nous a donné une meilleure connaissance de notre Galaxie que l'on commence à pouvoir cartographier comme si on la voyait depuis un point lointain.
Mais la tâche est très difficile, depuis notre point d'observation à l'intérieur de son disque.
Par exemple, on ne peut pas voir le côté opposé de notre galaxie, nous voyons seulement jusqu'à son centre, les étoiles et les nuages de gaz interstellaire nous cachent ce qui est au-delà.
Le nombre de ses bras en forme de spirale n'est pas encore certain.
La mission GAIA, qui s'est donné pour mission de cartographier la Voie Lactée, a recensé 2 millions d'étoiles, soit ... 1% du total.
Il reste encore beaucoup à découvrir.

Représentation de notre Galaxie

vue d'artiste de notre galaxie avec ses bras en spirale
Notre Galaxie est constituée de 200 à 400 Milliards d'étoiles.
Une partie de ces étoiles possède des planètes (100 Milliards ?)

L'ensemble de ces étoiles forme un disque de 100 0000 AL (année-lumière) de diamètre et 1000 AL d'épaisseur.
Ce disque est renflé en son milieu dans lequel se trouve un trou noir hyper massif, Sagittarius A.
Les étoiles sont distribuées le long de bras en forme de spirale.

Notre Galaxie est du type spirale barrée (barre transversale en son centre).

Notre système solaire se situe sur l'un de ses bras, celui d'Orion, à 26 700 AL du centre.

L'image que nous voyons ici a été reconstituée, comme si nous étions en vue surplombante.
Elle est cohérente avec les principales observations réalisées.

Avoir une telle vue sur notre Galaxie est cependant impossible, car il faudrait que l'on puisse en sortir et nous en éloigner d'au moins 500 000 AL.
Aucun vaisseau ou satellite construit par l'homme n'est capable d'un tel voyage !

Galaxie d'Andromède ou M31

la galaxie andromede notre voisine deux fois plus grande que la voie lactee Pratiquement tout ce que l'on voit à l'œil nu dans le ciel fait partie de notre Galaxie.
Une belle exception concerne la galaxie d'Andromède.

Lors de sa découverte, elle a été rangée dans la famille des nébuleuses, car elle apparaissait avec des contours flous.
Il fallut attendre les années 1920 pour que l'on comprenne qu'il s'agissait d'une galaxie.
Ceci à travers la première mesure de distance faite par Edwin Hubble, en utilisant la technique des Cépheides que venait de découvrir Henrietta Leavitt : elle était beaucoup trop loin pour faire partie de notre Galaxie.
Andromède était donc une galaxie à part entière, la nôtre n'était pas unique dans l'univers !

Aujourd'hui, on estime sa distance à 2.55 millions d'AL, elle est complètement hors de notre portée, on ne peut que l'admirer.

Elle est beaucoup plus grande que la nôtre, avec un diamètre de 220 000 AL et composée de 1000 Milliards d'étoiles.
Son diamètre apparent fait 6 fois le celui de la Lune, mais à l'œil nu, on ne voit que son centre.

Il s'avère que la galaxie d'Andromède et la nôtre se rapprochent l'une de l'autre, à 120 km/s.
Elles vont se rencontrer et probablement fusionner, sans choc, dans 4 Milliards d'années.

Notre Groupe Local de galaxies

Une vingtaine de galaxies naines orbitent autour de la galaxie d'Andromède.
On compte plus de soixante galaxies dans le voisinage de la galaxie d'Andromède et de notre Voie Lactée.
Ceci dans un espace de 10 Millions d'Al de diamètre.
Cet ensemble est notre Groupe Local, Andromède et la Voie Lactée en sont les deux plus importantes galaxies.

Amas de galaxies : amas de la Vierge

amas de la vierge avec ses nombreuses galaxies repertoriees dans le catalogue de charles messier Charles Messier, dans sa chasse aux comètes, découvrit plus d'une centaine de nébuleuses qu'il compila dans son fameux catalogue.
On ne sut classer ces objets mystérieux que bien plus tard.
Une partie concernait des amas d'étoiles avec souvent des nuages de gaz interstellaire, au sein de notre propre Galaxie donc.
L'autre partie consistait en 40 galaxies, dont beaucoup se situaient dans la constellation de la Vierge.

C'était en 1781, il venait de découvrir l'amas de galaxie le plus proche de nous, l'amas de la Vierge.
Notre Groupe Local, ainsi que d'autres groupes de quelques dizaines de galaxies, sont en périphérie de l'amas de la Vierge.

L'amas de la Vierge contient plus de 2000 galaxies, il a diamètre de l'ordre de 15 millions d'AL, il est à une distance comprise entre 50 et 70 millions d'AL.

L'amas suivant le plus proche est l'amas de la Chevelure de Bérénice (Coma) à 320 millions d'AL et comprenant plus de 1000 galaxies visibles.

Contrairement aux groupes de galaxies, les amas contiennent des galaxies elliptiques géantes.
L'amas de la Vierge en contient trois, qui sont M87, M86 et M49, celui de la Chevelure de Bérénice en contient deux.

Ces galaxies géantes attirent les galaxies plus petites dans leur espace gravitationnel et finissent par les absorber quand elles sont trop proches.
Elles grossissent ainsi par cannibalisme au fil du temps.

Super Amas de galaxies : Laniakea

amas de galaxies laniakea qui contient l'amas de la vierge et notre amas local Les Amas de galaxies sont, eux aussi, regroupés dans de grands ensembles, les superamas.

Historiquement, l'appartenance à un amas ou superamas était définie de manière visuelle, donc fragile.
Mais en 2014, l'équipe internationale du projet Cosmic Flow, met au point une nouvelle méthode.
Ils arrivent à distinguer la vitesse de fuite des galaxies, liée à l'expansion de l'univers, de leur vitesse propre de rapprochement des autres grands ensembles de galaxies.
Ils peuvent ainsi visualiser des flux de galaxies, savoir qui se rapproche de qui, qui s'éloigne de qui.

Leur nouvelle cartographie en 3D met en évidence que notre Groupe Local ainsi que l'amas de la Vierge, font partie d'un grand ensemble qu'ils nomment Laniakea.
Laniakea contient les superamas de la Vierge, d'Hydre-Centaure et de Paon-Indus, définis comme indépendants avant 2014.
Laniakea mesure plus de 500 millions d'AL et intègre 100 000 galaxies.

L'illustration représente les flux de galaxies.
Nous sommes situés au niveau du point bleu, l'amas de la Vierge est la ramification juste au-dessus de nous.
Nous allons tous vers la gauche, vers le Grand Attracteur.

Structure à grande échelle de l'Univers

structure infinie de l'univers avec ses filaments ses noeuds ses vides de galaxies En observant de plus en plus loin, nous avons successivement découvert notre groupe local, des amas puis des superamas de galaxies.

Finalement, nous voyons que ces regroupements se font sous le jeu de la gravitation et dessinent en quelque sorte la trame de l'Univers.
Cette trame est constituée de nœuds, de filaments, de vides, semblant se répartir autour de bulles cosmiques comme celle découverte en 2023 : Ho'Oleilana.

L'univers n'est cependant jamais totalement vide, il s'agit plutôt de zones en sur-densité et de zones en sous-densité, ce qui rend délicat la détection de telles bulles, la démonstration tient plus du calcul mathématique que de la visualisation.

Avec des programmes d'observations ou survey s'étalant sur plusieurs années, on a pu répertorier des galaxies très lointaines sur une fenêtre limitée de notre voute céleste.

Ainsi, SDSS, ou Sloan Digital Sky Survey, permet une cartographie en 3D d'une "tranche" d'univers jusqu'aux plus lointains quasars à près de 13 milliards d'années-lumière.
On retrouve toujours la même trame qui se répète à l'infini.

On peut voir ici cette trame, chaque point est une galaxie positionnée en cartographie 3D à son emplacement réel.

Mystère de la Matière Noire

decouverte de la matiere noire par vera rubin et ses mesures des anomalies de vitesse de rotation des etoiles Dans les années 1970, Vera Rubin s'attaque aux anomalies de rotation de galaxies, détectées depuis 1930, mais pas clairement confirmées.
Elle analyse les spectrogrammes de la galaxie M31 (Andromède), les raies H alpha permettant de mesurer les vitesses des gaz d'hydrogène entre le centre de la galaxie et son bord.

Suivant les mêmes lois de Kepler qui font que plus les planètes de notre système solaire sont loin du soleil, plus leur vitesse diminue, plus on s'éloigne du centre d'une galaxie, plus les vitesses mesurées des gaz, et donc des étoiles, doivent aussi diminuer (courbe bleue).

Et là, elle constate que ce n'est pas le cas, les vitesses semblent se stabiliser au lieu de décroître.
Elle confirme cela sur un échantillon de 21 galaxies, et d'autres astrophysiciens vont conforter ces mesures par la suite.

La conclusion est très importante, car cela veut dire que toute la masse visible des galaxies, leurs étoiles et les gaz, est insuffisante pour expliquer ces courbes aplaties.
Seules des masses complémentaires, réparties dans le disque quand on s'éloigne du centre, peuvent expliquer cela.

Le problème est que l'on ne détecte absolument aucun autre objet physique, à part les étoiles et les nuages de gaz, dans ces galaxies.
Et c'est toujours le cas aujourd'hui, malgré l'évolution des techniques de mesure qui s'appuient sur les rayonnements visibles ou invisibles.
On constate donc indirectement que cette matière existe, par son effet sur la gravitation, mais on ne peut pas la détecter directement.

Elle a été baptisée "Matière Noire" (dark matter) car elle n'émet ni n'absorbe la lumière et plus largement les ondes électromagnétiques.
Elle est dite non baryonique, par opposition à toute la matière constituant les gaz, les étoiles, les planètes, les galaxies, les trous noirs de notre univers.
Elle est très abondante, on calcule qu'il y a 5 fois plus de matière noire que de matière ordinaire.

Depuis 1970, nous avons pu confirmer l'existence de cette matière noire à travers d'autres effets, comme la déviation plus importante qu'attendue de la lumière par des amas de galaxies (effet lentille gravitationnelle ou anneau d'Einstein).
De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer sa nature, sans qu'aucune ne puisse passer l'épreuve des faits observés.
Il faudra peut-être revoir les fondements mêmes de la théorie de la relativité générale pour rendre compte du comportement de la matière noire, mais cette théorie fonctionne si bien, à travers tout ce que nous voyons de l'univers, que cela serait très surprenant.

Pour l'heure, de nombreux scientifiques à travers le monde cherchent à avancer dans la compréhension de la matière noire, par une approche multidomaine, comme la détection des ondes gravitationnelles, ou la création de particules non baryoniques dans des accélérateurs plus puissants.

L'Europe a pris une initiative importante : cartographier en 3D de manière fine 1/3 de l'univers, sur une profondeur de 10 milliards d'années-lumière.
Avec une attention toute particulière à la localisation de la matière noire par ses effets gravitationnels.
C'est le projet Euclid, un satellite d'observation lancé en juillet 2023, doté d'un télescope de 1.2 mètre de diamètre, qui va œuvrer à cela pendant 6 ans au moins.
Peut-être en saurons-nous plus sur la matière noire prochainement.


Expansion de l'Univers et Energie Noire

Encore un mystère de physique fondamentale de l'Univers !
Avec la théorie du Big Bang des années 1920, on sait que l'Univers est en expansion depuis 13.8 Milliards d'années.
En fonction de la masse totale de l'Univers, on peut prédire deux possibilités :
- soit les forces de gravitation l'emportent sur la force de l'explosion initiale, l'expansion atteindrait alors son apogée, puis elle serait ensuite suivie d'une contraction sous l'effet de la gravitation, toute la matière existante se retrouverait in fine à nouveau dans un espace minuscule, c'est le "Big Crunch".
- soit les forces de l'explosion initiale l'emportent, et alors la matière se dispersera à l'infini, ce sera le "Big Freeze".

energie noire detectee a travers ses effets sur l'expansion de l'univers et ses bulles de galaxies ou oscillations acoustiques baryoniques
Ho'Oleilana découverte par l'oeil expert de B Tully, vue sur l'animation de univers3d.net.
Chaque point représente une galaxie, les zones sombres nous sont invisibles car cachées par le disque de notre galaxie.
Notre galaxie se situe au centre de deux cônes de visibilité, au point qui paraît le plus lumineux.
Les points les plus éloignés à gauche sont à 2 milliards d'AL de nous.
Les galaxies colorées en rouge sont réparties sous une forme de bulle géante, Ho'Oleilana.
Cette bulle est peu visible sur la cartographie, elle est révélée par calculs, on constate ainsi une augmentation de densité de galaxies pour ce volume sphérique et creux.
Mais en 1998, deux équipes de recherche montrent que la quantité de lumière reçue de supernovae distantes est plus faible qu'attendue.
L'explosion des supernovae (de type Ia) est bien connue, et la quantité de lumière émise et toujours la même.
Cela sert donc d'étalon pour connaître leur distance.
Mais en comparant avec le décalage de leur lumière vers le rouge (redshift), ces équipes ont constaté que ces supernovae apparaissaient moins lumineuses qu'elles auraient dû.
Elles sont donc plus loin qu'attendu.

Par la suite, de grands projets de cartographie (survey) comme SDSS, ont complété ce constat avec des données sur la taille des bulles de galaxies.
Les galaxies ne sont pas réparties aléatoirement, mais suivant des filaments, des noeuds, et au-dessus de cela, d'énormes bulles générées par des explosions initiales (oscillations acoustiques baryoniques ou BAO).
Ces bulles, avec l'expansion de l'univers, sont donc elles aussi en expansion.
Les cartographes les détectent en mesurant les répartitions de densité de galaxies sur de grands nombres. (exemple Ho'oleilana, découverte en 2023)
Et bien, là aussi, la conclusion est que la taille de ces bulles est plus grande qu'attendue après 13.8 Milliards d'années.

Pour expliquer cela, une seule solution, la vitesse d'expansion de l'univers n'est pas constante, elle est en accélération !

Ceci est en contradiction avec nos modèles s'appuyant sur la relativité générale.
C'est comme si une force complémentaire exerçait une répulsion sur la matière, la faisant s'éloigner de plus en plus vite.
Le problème est que l'on ne connaît aucune force, dont l'effet sur la matière serait l'opposé de la gravitation, soit répulsif.
Et bien, là aussi, on doit introduire une nouvelle notion, l'énergie noire, pour traduire les effets constatés sans en connaître la cause.
Et on estime que cette énergie noire doit représenter 70% de toute l'énergie de l'univers pour expliquer l'ampleur de l'accélération de l'expansion de l'univers, telle que mesurée.

Le projet Euclid, dont le télescope a été lancé en juillet 2023, dresse actuellement une cartographie d'une partie très large de l'univers ( vue sur 1/3 de notre voûte céleste ).
Il est aussi organisé pour traquer tous les indices possibles de cette énergie noire, en plus de la matière noire.


Modélisation 3D de l'Univers

vue de notre amas local grace a l'animation 3d de l'univers du site univers3d.net Sur ce site, vous pouvez vous projeter dans l'univers des galaxies grâce à une modélisation 3D, élaborée à partir des données de Cosmic Flow 4 de novembre 2023.

Vous pouvez visiter cet univers en choisissant une des destinations proposées, vers des galaxies particulières, ou vous déplacer librement et même vous perdre dans cet espace infini pour nous, allant jusqu'à 2 milliards d'années-lumière de la Terre.

Les grands amas sont aussi visualisables, en prenant beaucoup de recul...

Des fiches descriptives vous donnent des informations sur les galaxies visitées.

Découvrir l'Univers des Galaxies en 3D


Bonne visite !